En forme de femme


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Marathon olympique féminin 2012

Devant le mammouth qui me sert de télévision, ce matin, j’ai suivi pas à pas les marathoniennes aux Jeux Olympiques de Londres. Dès que le peloton de tête a passé le 30ème kilomètre, j’ai commencé à trépigner au bord du divan, les poings serrés et les épaules en avant. La Russe Tatyana Petrova a fait de la finale une lutte serrée, tenant tête aux bêtes africaines jusqu’à s’emparer du bronze. La remontée spectaculaire de l’Ukrainienne Tetyana Gamera en a rajouté. Vers le 38ème kilomètre et jusqu’à ce que le ruban soit déchiré, on pouvait lire la douleur sur la foulée et sur le visage des meneuses. J’étais franchement émue.

Tiki Gelana, qui a remporté la médaille d’or, a terminé le marathon en 2h23’07’’ – une allure moyenne de 3’23’’/Km. En réalité, elle a couru la première moitié du parcours en 1h13’13’’, ce qui veut dire que la deuxième moitié, plus rapide, a été franchie en moins de 70 minutes.

J’imagine que personne n’est indifférent aux performances de ces athlètes, mais quelque chose me dit que ceux qui s’entraînent à la course de fond et savent ce que représente, concrètement, une course de 42,2 Km à cette allure, les apprécient d’autant plus.

Aussitôt terminé, ce marathon m’a donné une irrésistible envie de courir. Pour au moins trente ans encore.


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Trois dimanche

C’est l’histoire de trois courses, de trois dimanche.

La première : 26 mai, Ottawa*.

La chaleur est pesante et le 10K décevant. La contre-performance me plonge dans un questionnement existentiel (rien de moins) : qui suis-je? pourquoi fais-je? comment dois-je? 1h02 sur 10K, franchement. Est-ce le signe qu’il me faut passer à autre chose?

La deuxième : 3 juin, Lorraine.

Ciel couvert, pluie fraîche, ambiance familiale. Je suis là avec mon mari, mon fils de trois ans et la poussette de jogging. Ce n’est pas ma course, ce n’est pas même celle de mon mari – il joue le rôle de lapin (meneur d’allure) pour une copine, qui tente un record personnel sur 10K. J’ai choisi le 5K pour finir avant eux et faire l’hystérique de service à la ligne d’arrivée. Le départ est lancé, je pousse et je cours dans la grisaille, je laisse la fine pluie laver doucement ma sueur et mes doutes. Branchée sur le canal plaisir, je comprends physiquement qu’à force de miser sur l’intensité des entraînements, qu’à force d’accomplir des sorties programmées à la seconde près, j’en ai presque oublié le goût du petit trot et toute la liberté qui l’accompagne. 30 minutes 9 secondes à l’arrivée, 2 minutes 54 de moins que l’an dernier dans des conditions pratiquement identiques. Le monde peut-il se transformer à ce point en sept jours? En une demie heure?

La troisième : 10 juin, Rosemère.

La chaleur rapplique. Une idée a germée depuis mon idylle sous la pluie : prendre ma revanche sur Ottawa. Je connais le parcours de la course de Rosemère par cœur (c’est mon patelin et ma troisième participation consécutive), mon entraînement pour Ottawa ne devrait pas s’être égaré en 14 jours et je suis déterminée. Déterminée, oui, sauf que le soleil est fier lui aussi. Et avant même que le départ ne soit donné, les choses boitent. Les organisateurs sont dépassés par la popularité de l’événement. Il manque de bénévoles pour compléter les inscriptions, on remet des dossards sans épingles et le départ est retardé de plus de 35 minutes.

Il fait chaud et le parcours est vallonné, mais je décide de tenter le tout pour le tout. Je me lance à l’allure prévue, convaincue d’avoir ce qu’il faut de félin en moi pour réussir. Mais dès le kilomètre 4, je craque. Je ralentis, je ralentis encore, et une centaine de pas plus loin, j’entends déjà la voix maudite, cet indésirable démon du courage et de la persévérance, qui me répète que la fête est terminée. C’est beaucoup trop tôt pour l’entendre gémir, celle-là.

Mon mari me rejoint après le cinquième kilomètre. Nous avions prévu qu’il me servirait de lapin sur la deuxième boucle du parcours. Aussitôt est-il près de moi que je lui avoue que c’est foutu, que je n’ai plus rien à donner et que la meilleure chose à faire dans ces conditions serait de dire à la prochaine fois. Non, me répond-il, nous allons terminer ce 10K. Ensemble.

À l’ombre des arbres, j’ai de minces regains d’énergie, mais sous le soleil plombant, il n’y a rien à faire pour contrer l’accablement. Des étourdissements et des sueurs froides me forcent à prendre quelques pauses de marche. Mon mari me devance aux stations de ravitaillement pour remplir ma bouteille d’eau et il me rattrape d’un pas léger. Je m’accroche à sa voix qui ne cesse de m’encourager et au rythme de ses jambes, qui tournent naturellement. J’essaie d’ignorer l’évidence : je ne cours pas pour ça. À l’arrivée, mon corps me prive même de l’euphorie habituelle. 1h02, encore. La revanche est manquée.

Entendez-vous le train des questionnements existentiels qui revient? Moi aussi. Et on ne m’y prend pas deux fois en trois semaines, je suis moins sérieuse que ça. C’est le temps de penser les choses autrement.

Les courses à 35 degrés me font souffrir? Inutile de m’y inscrire. Inutile, aussi, de m’acclimater aux condition caniculaires. Le cadran sonne maintenant à 5h pour me faire profiter des 15 degrés bien doux qui accompagnent le levant. Et pour contrer la lassitude du chrono à viser, j’ai renoué avec l’endurance fondamentale. Avec les pauses de marche aussi, qui me font sentir candide.

J’ai renoué avec l’oisiveté du coureur du dimanche.

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* J’ai triché un peu : la course à Ottawa avait lieu le samedi soir.


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10K d’Ottawa 2012

J’aimerais raconter que le 10K d’Ottawa était l’accomplissement héroïque de mon plan d’entraînement, ou même que c’était un échec de préparation, de gestion ou d’ambition. Mais je n’ai ni fierté ni déception à partager.

Je ne savais trop quoi attendre de cette compétition, il faut dire. Je me tenais en funambule sur la ligne qui sépare la confiance et le doute. J’avais foi en mon plan, mais je savais qu’on ne peut pas tout contrôler le jour J.

Ce qui n’avait pas même effleuré mon esprit, c’est qu’au terme de ce plan, exigeant et plein de promesses, je ne pourrais pas courir ma course. Le départ a été lancé et j’ai couru, bien sûr. Mes jambes ont tourné et j’ai parcouru dix kilomètres dans la capitale. Mais il y avait tant de participants, serrés en un peloton compact sur un parcours souvent trop étroit, que j’ai dû abandonner très tôt mon objectif pour ne pas carburer à la frustration.

La vérité, c’est que je l’étais énormément, frustrée. Les organisateurs devraient réduire le nombre de participants ou instaurer un système de départ par vagues afin de garantir la possibilité de courir librement. Que la foule soit dense sur la ligne de départ est normal et même agréable, mais qu’elle ne puisse se disperser qu’après trois kilomètres sur un parcours qui en compte dix, beaucoup moins.

Avant même d’avoir atteint le troisième kilomètre, j’ai choisi de transformer cette compétition en « entraînement extraordinaire dans un contexte festif ». Il faut se conter des histoires, à l’occasion, pour calmer ses humeurs. J’ai maintenu une allure confortable, j’ai admiré le paysage et j’ai eu un plaisir assez sincère.

À Ottawa, la course de 10 Km a lieu à 18h30 la veille du marathon et du demi-marathon. Contrairement à ce que j’imaginais, la température était encore élevée à cette heure, en partie parce que le soleil nous projetait sa lumière en plein visage sur une bonne moitié du parcours. J’ai aussi trouvé que le premier poste de ravitaillement se faisait attendre trop longtemps (après le kilomètre 4). Mais l’énergie des supporters était excellente et le travail des bénévoles irréprochable, comme c’est le cas chaque année.

Je mentirais si je disais que je suis en paix avec cette compétition. Douze semaines d’entraînement pour cela? C’est décevant. Le chrono ne me gêne pas (1h02’37 »), même si c’est mon pire temps sur cette distance. Par dessus tout, j’aurais aimé tester mon plan, tester ma forme. J’avais hâte de partager ici mon expérience d’entraînement avec ce plan atypique, mais elle me semble tout à coup moins crédible parce que je n’ai pas pu mesurer son issue. J’écrirai sans doute ce billet malgré tout, pour me faire plaisir.

Je dis au revoir à la fin de semaine des courses à Ottawa pour quelques années, le temps d’oublier. Ce sera l’occasion d’essayer d’autres événements printaniers.

Le test de la forme n’est que partie remise.

Et à l’automne, je pourrai tester le plan sur un demi-marathon – celui d’Oka, probablement.


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Le propre de la dernière

J’ai complété aujourd’hui la dernière course de mon programme d’entraînement. J’ai couru tôt, parce que mai se prend pour juillet cette année. Il faisait chaud et il faisait beau. J’avais les jambes en blocs de béton et les poumons serrés par l’humidité et le polen en suspension. Mon allure, bien que plus lente qu’à l’habitude, n’était pas confortable. Je suis tout de même rentrée souriante et confiante, parce que le propre de la dernière sortie, c’est de tromper.

Plus lente ou plus courte (ou plus lente ET plus courte), elle fausse les perceptions. Je la compare souvent à la répétition générale d’un orchestre avant le concert. Chaque note manquée, chaque passage moins bien maîtrisé sonne l’alarme, et le moment de la performance venu, le musicien joue la partition aux aguets. Le surplus d’attention qui donne au concert sa qualité singulière, on le doit à la répétition générale.

Tout indique qu’il fera horriblement chaud samedi soir à Ottawa. Je réviserai mon objectif, s’il le faut. L’important, après tout, c’est de me laisser transporter par le propre de la compétition: la magie.


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Mea Culpa

Mon très cher Plan, j’ai péché.

J’ai remis les 11 kilomètres de dimanche à plus tard, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

J’ai boudé la piscine par paresse et j’ai ignoré superbement mon tapis de yoga.

Ciel! Je me suis amusée!

Amitiés venues de loin, banquets délicieux et feux de joie.

Veillées tranquilles et matinées bien grasses.

Je voudrais me repentir, mais je regrette trop peu.

Car l’oisiveté est puissante et ma volonté si frêle.

Car la vie est courte et l’été encore plus.

Très cher Plan, pardonne-moi.

S’il te plait, ne m’emvoie pas danser l’été terminé.

Laisse mes jambes tourner au rythme espéré ce samedi 26 de mai.


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Entre le 10K d’Ottawa et moi

Entre le 10K d’Ottawa et moi, il y a 12 jours, 4 sorties de course, 4 visites à la piscine, quelques heures de yoga, un long week-end et 2 heures de voiture.

J’ai commencé les incantations mystiques pour qu’une journée légèrement fraîche tombe sur la capitale le jour J. Mes dernières sorties dans l’humidité et la vingtaine de degrés n’étaient pas faciles.

Les fontaines des parcs ne sont pas encore en fonction, près de chez moi, et je rage un bon coup chaque fois que je le constate. Elles sont comme des mirages au coeur de la banlieue. Je ne sais pas ce qu’il faut pour convaincre les services publics que les tuyaux ont peu de chances de geler d’ici un bon moment. À mon avis, c’est un cas désespéré.

La gestion de mon hydratation pendant l’entraînement est un vrai problème, dans ce contexte. J’ai le syndrome de la ceinture récalcitrante – elle bouge et m’énerve royalement – et tout le haut de mon corps se tend lorsque je prends une petite bouteille à la main. Durant mes deux dernières sorties, j’ai jeté la bouteille dans l’herbe au bord du chemin pour la reprendre plus tard – ceux qui ont été témoins de mon manège ont dû penser que j’étais une grossière pollueuse. La méthode est bonne, mais il faut sacrifier le parcours linéaire et revenir sur ses pas. J’ai aussi coincé la petite bouteille dans la bretelle de ma camisole pour un temps, ce qui m’a donné l’occasion de découvir qu’un flouc-flouc a le potentiel de me faire sombrer dans la folie.

Si je sortais 30 ou 45 minutes, j’ignorerais superbement ces préoccupations, mais mon programme d’entraînement n’est composé que de sorties de 50 minutes et plus, et en intensité de surcroît. Une fois par semaine, on endure la ceinture le temps que ça passe et on a le temps d’oublier. Trois fois par semaine, on se tanne et on se souvient.

Il est temps, donc, que ces fontaines reprennent vie.

Sur une note plus joyeuse: j’ai de nouvelles chaussures! Pour la première fois depuis 10 ans, j’ai choisi un modèle différent. Je ne suis pas encore certaine d’aimer ce changement, mais c’est encore trop tôt pour trancher. Je ne sais pas non plus si j’aurai les pieds dedans pour le 10K d’Ottawa. J’ai encore 12 jours, 4 sorties de course, 4 visites à la piscine, quelques heures de yoga, un long week-end et 2 heures de voiture pour y penser.


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Une perte, un gain

Nous avons rendu dernièrement notre voiture de location. Au moment de signer le contrat, il y a quatre ans, nous voulions faciliter nos transports en dehors de la ville et avec le petit en gestation. Peu après, nous déménagions dans les Basses-Laurentides. Nous ne vivons pas au bout d’un rang obscur dans les champs de maïs. Le transport collectif est bien installé, ici. Dix minutes de marche nous séparent de la gare, où un train de banlieue nous mène sur l’île de Montréal en vingt minutes. Les bus vont partout, même si en dehors des heures de pointe, leur passage se fait à l’heure.

Nous avons fait le pari, en nous installant, de tenir le plus longtemps possible avec une seule voiture. Trois saisons sur quatre, c’est une joie de se déplacer à pied et à vélo entre la gare, la garderie, l’épicerie et la maison. Mais les cinq kilomètres à marcher de bonne heure pour déposer le petit à la garderie et les cinq autres plus tard en après-midi, pour le reprendre, sont moins drôles durant l’hiver. Sans compter tous les autres petits déplacements utilitaires qui, à force de s’accumuler à 15 degrés sous zéro, prennent tout à coup la forme de grands projets.

Une dizaine de mois après notre déménagement, inévitablement, la famille de tôle s’est agrandie – mais par la voie ainée, « usagée ». C’était commode et nous en avons profité.

La fin du contrat de location nous a fait réfléchir à nos véritables besoins et au prix de la commodité du point de vue de notre budget et du point de vue de la consommation en général. Les délibérations ont été brèves. Nous nous entendons très bien sur le fait que cet argent pourrait servir à voyager et qu’une voiture de moins sur la route est toujours un gain. Même si j’ignore encore ce que la vie me réserve au-delà de mes études doctorales, je sais déjà que je ferai tout pour trouver un emploi qui ne nous obligera pas à faire l’achat d’une autre voiture.

Nous refaisons donc le pari de la voiture unique. Notre emploi du temps s’est reconfiguré et il se peut très bien que nous tenions plus longtemps cette fois-ci.

Notre portefeuille s’en portera mieux, sans doute. L’air aussi, peut-être. Chose certaine, le petit est ravi de se ballader à vélo depuis quelques jours. Et moi aussi.

Quand il fera mauvais et quand il recommencera à faire froid, les déplacements se compliqueront à nouveau. Je le sais. J’aurai besoin d’un peu plus d’organisation, d’une paire de mitaines supplémentaire, d’un parapluie dans mon sac et certainement de beaucoup de patience. Mais j’ai bien l’intention de gagner mon pari. Et en attendant, c’est le printemps.


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Compétition: 5K Banque Scotia 2012

Tout était prévu. On confiait le petit à ma mère vers les 7 heures pour filer aussitôt vers le métro, on traversait la ville sur la ligne orange avec nos dossards déjà épinglés à nos chandails et une fois débarqués au parc Jean Drapeau, il ne restait qu’à déposer le sac à la consigne, faire une pause pipi et s’échauffer.

Tout s’est déroulé en accord avec le plan comme jamais ça ne m’était arrivé auparavant. L’énergie était bonne, la météo correcte, l’enthousiasme total.

Puis le départ a été lancé et la masse s’est mise en mouvement. Un bref tour d’horizon m’a fait comprendre que je m’étais fourrée dans le même pétrin que l’an dernier : je me trouvais au milieu des marcheurs. Qu’on se le dise : ceux qui portent des sacs à dos pour un 5K ont rarement l’intention de le courir.

Faufilage, dépassements par la gauche et par la droite, etc.

J’ai finalement trouvé de l’espace, des gens qui courent et mon allure. Coup d’œil sur la montre : 600 mètres. Ouf.

Au fait, à quelle allure est-ce que je devais courir ce 5K? Aucune idée.

J’étais tellement occupée à tout planifier pour me rendre à la compétition que j’ai oublié de penser à la compétition.

Le cerveau s’est joint à la course : « disons que je vise 28’30’’ pour tenter de battre mon meilleur temps », me disais-je comme une nouille qui n’a pas fait ses devoirs. « OK, on va dire 28’30’’. Ça fait donc une allure de… 5 minutes et… 3 minutes 30, divisé par 5… franchement ridicule de faire ces calculs ici et maintenant… 3 minutes font 180 secondes… divisé par 5… 36 secondes… plus… 30 secondes divisé par 5… OK, ça fait une allure de… 5’42’’ par kilomètre. »

Ri-di-cu-le.

Coup d’œil sur la montre : 5’50’’ pour le premier kilomètre. Ça allait.

Les jambes tournaient et tournaient et la musique chantait des complaintes rythmées et disait que les trains couraient eux aussi.

Sans m’en rendre compte, je pointais des yeux un coureur à quelques dizaines de mètres et je le rattrapais. La fille au coupe-vent bleu, le gars au bandeau rouge, l’héroïne dans la soixante-dizaine qui courait comme si de rien n’était. Sans zèle aucun, je les rattrapais, juste parce que les jambes tournaient et que je courais à l’aise.

Trop à l’aise, même. À 2,5 Km, j’ai réalisé que c’était déjà presque terminé. Quoi? Déjà?

J’ai accéléré jusqu’à la fin, mais il était un peu tard, à la mi-parcours, pour me décider à courir. J’ai franchi le fil d’arrivée à toute vapeur et avec la ferme conviction qu’un 5K, je ne sais pas comment courir ça. Tant pis, j’ai d’autres qualités. Et toute la vie pour apprendre.

C’était un modeste mais satisfaisant record personnel : 28’04’’.

Je ne pense pas que mon corps et mon esprit soient destinés au 5K. Je ne suis pas même certaine d’aimer vraiment les courir en compétition. Peut-être que j’apprécierai davantage cette distance quand je saurai la gérer. C’était malgré tout un excellent test pour mon 10K à venir (Ottawa, dans 3 semaines), et aussi la confirmation que je progresse doucement mais sûrement.

On verra si je peux virer ces 5 vilaines secondes la prochaine fois…


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Méli-mélo du dimanche

Soleil!

Vitamide D!

Ce que ça peut faire du bien, quand on en a manqué.

J’ai réussi cette semaine à introduire un peu de yoga dans mon emploi du jour. C’était facile: je n’ai pas fait le ménage. Dix minutes ici, quinze là et hop! j’arrive à deux heures bien pleines sans trop m’en rendre compte. J’ai fait des salutations au soleil, une pratique de yoga Qi revitalisante et un étonnament efficace Power Vinyasa de vingt minutes. Je vous les recommande. C’est le chaos dans la maison, mais je suis tellement zen que ça ne fait pas un pli sur ma conscience.

J’ai aussi enfilé mon maillot et mon bonnet pour la première fois depuis… longtemps. J’étais surprise de ne pas me sentir trop rouillée. Constat utile: il est plus facile de trouver la motivation pour faire du va-et-vient dans un bassin lorsqu’il pleut ou qu’il fait noir.

En prévision de la compétition d’aujourd’hui (5K de la Banque Scotia), j’ai réduit le volume de mon entraînement de course à une petite séance de vitesse (6 x 400 mètres) et une courte sortie tranquille. J’avais les jambes bien fraîches pour courser ce matin. Le résultat de cette compétition est heureux et effrayant à la fois. Heureux, parce qu’il s’agit d’un (bien modeste) record personnel; effrayant, parce qu’il m’oblige à ajuster mes allures pour les quatre semaines d’entraînement qui me séparent du 10K à Ottawa. J’ai mal à simplement regarder les chiffres. Et j’exagère à peine.

En plus de ces petites victoires sur l’inertie, j’ai cuisiné des carrés aux fraises, renoué avec Misteur Vallaire et accouché de quelques pages de thèse. Aucun rapport entre les trois, sauf peut-être qu’ils me mettent dans d’excellentes dispositions.

Le bon coup de la semaine: une liste de lecture soigneusement préparée pour ma course de ce matin. Elle allait comme suit: « Cerveau ramolli » (Lisa Leblanc), « Long Train Runnin’ » (The Doobie Brothers), « Ave Mucho » (Misteur Vallaire), « Art of Almost » (Wilco), « Lightsabre Cocksucking Blues » (McLusky), « The Fever » (The Von Bondies) et « Rock and Roll » (Led Zeppelin). Parfaite!

J’écrirai cette semaine un compte rendu de ce sympathique 5K au Parc Jean Drapeau, mais pour l’instant, je me consacre à la récupération. Zzzzzzzzz.


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Pratiquer et communier contre la montre

Certains pensent qu’on entre dans la communauté des coureurs comme on entre en religion. Il faut bien avouer que le dieu Chronos fait la pluie et le beau temps parmi nous et que la longue course du dimanche est sacrée.

Il faut aussi dire qu’à l’occasion, on a le sentiment d’avoir perdu la foi.

On peut douter de soi, des commandements et des célébrations, on peut vouloir chercher un sens ou remettre en question celui qu’on avait élu, et on peut aussi avoir besoin de recul pour mesurer l’importance du culte.

Pour m’extraire du cul-de-sac vers lequel la rédaction de ma thèse m’avait conduite, j’ai reconfiguré mon horaire et minimisé les distractions durant quelques semaines. Certains changements ont porté fruit, d’autres semblent m’avoir privée d’habitudes chèrement acquises. L’entraînement, entre autres, a souffert. Il a d’abord stagné, il s’est ensuite engagé sur une pente descendante et finalement, je me suis retrouvée un matin à me demander, les yeux fixés sur mon plan d’entraînement, si j’avais encore envie de tout cela.

L’augmentation de mes heures de travail y est pour quelque chose, mais cette semaine, j’ai aussi compris que ma présence fantomatique sur DailyMile et ici même ne sert pas ma cause. Pratiquer ne me suffit plus, j’ai aussi besoin de communier.

Alors voilà, je brasse les cartes une nouvelle fois et je me remets au jeu.

Je sais depuis longtemps qu’en matière de sport, il vaut mieux agir que réfléchir, et c’est précisément pour cela qu’il est nécessaire à l’équilibre de mon quotidien.

Priez pour moi, pauvres pécheurs, car j’ai rendez-vous avec notre Dieu ce dimanche pour ma première compétition de la saison. Un 5K. Je vous raconterai tout, c’est promis.