
Du point de vue de l’astronomie, c’est l’automne jusqu’au 21 décembre, jour du solstice d’hiver. Sauf qu’il faut porter une tuque et des gants, et qu’on occupe nos doux dimanche à pelleter des tempêtes de neige. Loin de moi l’intention de m’en plaindre, au contraire, j’aime beaucoup la saison froide. C’est le cas de tous ceux qui pratiquent des sports d’hiver, j’imagine.
Avant l’hiver 2008, mon entraînement de course passait en mode « hivernation » dès que la température allait sous les 5 degrés. Vers la fin de l’automne et pour tout l’hiver, j’allais faire la gazelle sur un tapis roulant. Si d’aventure je croisais un coureur sur la rue en février, je me disais qu’il était soit atteint d’une maladie mentale sévère, soit masochiste.
Les entraîneurs de l’équipe de Team in Training ont été les premiers à me convaincre de courir à l’extérieur entre décembre et avril. Je m’étais joint à l’équipe en vue de courir le demi marathon d’Ottawa, et l’entrainement commençait en janvier. Nous nous réunissions les samedi matin pour la longue course hebdomadaire, et nous la courions ensemble dans les rues de Montréal, beau temps, mauvais temps.
J’avais consenti à suivre le groupe de maso-fous les samedi, mais j’avais tout de même décidé de me rendre au gym pour faire les 4 ou 5 autres courses de la semaine sur le tapis, à une température confortable. Ma première course d’hiver a suffi largement à me faire comprendre mon erreur : le tapis roulant serait réservé aux jours de verglas, de froid glacial ou de grand vent.
Il y a de nombreux trucs et astuces pour rendre la course d’hiver plus agréable, mais une seule chose est absolument nécessaire : se vêtir adéquatement. Trop s’habiller fait suer démesurément et augmente inutilement l’effort à fournir, tandis que trop peu s’habiller fait frissonner et nuit à la performance. Il faut donc porter le bon type de vêtements et en quantité adéquate.
Le printemps, l’été et même l’automne, on peut courir avec ce qui nous tombe sous la main ou ce qui est un peu défraîchi dans notre garde-robe, un t-shirt de coton, des shorts qu’on ne porte plus, etc. L’hiver, il faut toutefois se résigner à porter des vêtements conçus pour l’exercice et fabriqués avec des fibres techniques (le polyester ou le polyuréthane), qui évacuent la sueur et gardent le corps au sec.
Pour assurer confort et chaleur, il faut faire l’oignon, c’est-à-dire superposer des couches de vêtements. La première, dite de base, doit être mince et coller au corps : un chandail sous-vêtement moulant et une paire de leggings, par-dessus quoi on porte, selon les caprices de Dame Nature, une couche isolante (un chandail chaud) et/ou une couche coupe-vent (un manteau et parfois même un sur-pantalon).
Une paire de gants, une tuque et des bas d’hiver couvrent les extrémités. Si le froid coupe le souffle, un cache-cou sur le nez et la bouche réchauffera l’air avant d’entrer dans les poumons. Dans tous les cas, la règle absolue est de renvoyer le coton dans le placard. Les jours ensoleillés, il ne faut pas oublier les verres fumés, puisque la neige rend le soleil particulièrement éblouissant.
Dans les pieds : les chaussures de course.
La peur d’avoir froid pousse tout naturellement à trop s’habiller, alors qu’il faut plutôt, en sortant de la maison, avoir légèrement froid. Dès que la période d’échauffement est terminée, on court alors dans des conditions idéales. L’essai et l’erreur permettront à chaque coureur d’établir la meilleure stratégie vestimentaire pour les conditions météorologiques, mais je propose ici des points de repères à titre de guide. Les gants et la tuque font partie de toutes ces combinaisons.
Vérifiez la météo au moment de sortir et ne considérez que la « température ressentie ». Si le vent souffle à plus de 15Km/h, soustrayez quelques degrés. S’il fait très soleil, ajoutez-en quelques-uns. S’il neige, admirez!
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O °C : base, coupe-vent (veste sans manches)
-7 à -12 °C : base, coupe-vent (manteau)
–12 à -18 °C : base, isolant, coupe-vent
-18 à -23 °C : base, isolant, coupe-vent (manteau, sur-pantalon ou combines sous les leggings, cache-cou sur le nez et la bouche)
-23 à -30 °C: base, isolant, coupe-vent (manteau, sur-pantalon ou combines sous les leggings, cache-cou sur le nez et la bouche, mitaines coupe-vent sur les gants) OU CHOCOLAT CHAUD DANS LE SALON.
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Essayez pour voir, vous adorerez le « scrounch-scrounch » sous vos pieds et le plein d’air frais vous fera sentir bien pour le reste de la journée. De la semaine, même. Êtes-vous convaincus?