En forme de femme

Compétition: Classique du Parc La Fontaine (5 Km)

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L’histoire d’une compétition commence bien avant le coup de fusil initial. Pour raconter celle du 5 Km de la Classique du Parc La Fontaine, il faut remonter au lendemain du demi-marathon de Montréal*. Je récupérais bien et je me demandais « et maintenant? » Patricia, une copine DailyMile, reluquait la course du Parc National d’Oka, et j’ai trouvé l’idée de courir sur ces jolis sentiers excellente. Je me suis inscrite à l’épreuve du 10 Km.

Après avoir passé en revue différents plans d’entraînement et choisi celui de Hal Higdon, je me suis laissée tenter par la case « test » du programme. La plupart des programmes suggèrent en effet, à quelques semaines de la compétition, de participer à une course de distance intermédiaire pour mesurer la progression du programme, déterminer si l’objectif fixé est réaliste et, s’il le faut, faire des ajustements. J’ai pensé que la Classique du Parc La Fontaine serait parfaite : deux compétitions d’automne plutôt qu’une, on ne peut demander mieux.

L’entraînement allait bon train, l’automne se battait contre l’été qui ne voulait pas décoller, une étape importante de mon programme d’études est devenue chose du passé et un matin, je me suis retrouvée au chevet de mon mari à l’hôpital, dans un corridor de l’urgence entre un mur et une civière. Un chirurgien nous a annoncé qu’il fallait l’opérer et que ça pouvait mal tourner. À peine quelques jours plus tôt, celui qui devant moi se tordait de douleur et attendait de passer au bistouri courait le 10 Km du marathon de Montréal en 45 minutes. C’est une banalité qui n’a pas moins de vérité : la santé tient à bien peu de choses.

J’ai passé sept jours au chevet de mon mari à le soigner comme je le pouvais, ce qui revenait la plupart du temps à être simplement là avec lui. Pas de drame, pas de complications, l’opération s’est bien déroulée et son rétablissement aussi. J’ai dit merci en haut, en bas, à gauche et à droite.

Après ces sept jours de stress durant lesquels je n’ai pas mis les pieds sur mon tapis de yoga ni n’ai couru un kilomètre, mes attentes pour la compétition étaient au plus bas niveau. Mon objectif était avant tout de profiter d’un matin d’automne dans le Parc La Fontaine, près duquel j’ai habité durant plusieurs années, pour courir avec des centaines d’autres coureurs un sympathique parcours de 5 Km.

La journée s’annonçait pluvieuse, venteuse et fraîche, mais la pluie s’est gardée de tomber et, sans elle, le vent et la fraîcheur étaient bienvenus. Quelques amis se trouvaient près de moi à la ligne de départ (d’autres y étaient aussi, mais je n’ai pas eu la chance de les voir). Lorsque la cohue s’est lancée sur le parcours en m’entraînant un peu rapidement, j’ai tout de suite su que ça se passerait bien. Je tenais une allure plus rapide que j’aurais cru en être capable dans les circonstances, mais les sensations étaient bonnes et l’humeur gaie. J’avais, après tout, un petit fan club pour m’encourager : mon mari, notre fils et ma belle-sœur.

J’ai couru sur les sentiers du Parc La Fontaine des années durant, tant de fois que je pouvais me représenter à l’avance les moindres élévations, les tournants et même les endroits où l’eau des averses s’était accumulée. Mon enjambée était naturelle, mon esprit calme. De temps en temps, je jetais un coup d’œil à ma montre GPS et je constatais que je tenais le coup, si bien, en fait, que j’envisageai, vers le troisième kilomètre, faire mon meilleur temps sur cette distance.

Avant de partir de la maison, j’avais agrippé le iPod de mon mari en me disant qu’un peu de musique dans les tympans ferait changement. Mon groupe préféré vient de sortir un nouvel album et la première chanson m’hypnotise. Je l’ai écoutée en boucle de la ligne de départ à la ligne d’arrivée, franchie à 28 minutes et 40 secondes. Mine de rien et sans souffrance, j’ai donc retranché 16 secondes au temps de mon 5 Km de la Banque Scotia de ce printemps. Et en prime, j’ai reçu les encouragements de ma famille à deux autres points du parcours.

J’étais tout sourire. La béatitude du coureur, rien de moins.

* Il y a quelques semaines que je me suis mise à l’écriture de mon récit de compétition du demi-marathon de Montréal. Mais – comment dire? – cette histoire ne se laisse pas raconter comme les autres. L’expérience était complexe et pour cette raison, je ne peux me résoudre à en faire quelque chose de simple. Le récit est déjà long et n’est pas près d’être terminé. Je ne sais encore ce que j’en ferai. Peut-être que j’en publierai ici des morceaux.

7 réflexions sur “Compétition: Classique du Parc La Fontaine (5 Km)

  1. Ah ma chérie, t’avais les jambes fraîche ce matin là! Les conditions étaient idéales: pas trop chaud, un parcours familier et ton fan-club pour t’encourager. Bravo ma So!

  2. Bravo pour cette belles sortie!
    Il s’en est passé des choses entre les 2 évènements de course. Je souhaite que tout se replace pour le mieux 🙂

  3. Bravo Sonia ! Après ce que tu as vécu avec ton mari, c’est une belle récompense bien méritée que ce PB inattendu. J’ai du reste remarqué que c’est souvent quand on a le moins d’attentes qu’on se surprend à se surpasser 😉

  4. La vie nous fait parfois des surprises. Tu ne t’attendais sûrement pas à un PB avec les circonstances précédant ta compétition. Un beau cadeau !

  5. Un tourbillon d’émotions et d’évènements que tu as bien gérer malgré tout. Bonne guérison Brent. Félicitation pour cette course test et bonne continuation.

  6. Je crois bien que ta grande forme physique s’est chargée de te porter tout le long de ce beau 5 km, et de plus, tu avais maintenant l’esprit libre après les grands soucis des jours précédents! Avec un fan club en plus, il y avait tout ce qu’il faut pour t’impressionner toi-même!!! Bravo Sonia!!!!

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